L’impératif du changement est un lieu commun de notre vie politique. Mais le changement pourquoi ? Et comment ? Dans le dossier de son numéro 422, coordonné par l’historien Charles Mercier et le sociologue Alexis de La Ferrière, France Forum interroge la nécessité du changement, ses finalités et ses modalités : qu’est-ce qui permet non pas de s’agiter, mais de se transformer réellement afin de traverser les crises et les défis de l’époque ?
 
Réussir le changement implique d’abord d’avoir une idée claire de la direction vers laquelle aller. Face aux limites de l’éthique partagée par les sociétés européennes qui ne suffit pas pour définir un cap commun, certains contributeurs invitent à considérer la possibilité d’un projet centré sur la personne humaine ou nourri par une quête commune de la vie bonne faisant droit à la pluralité des conceptions et des convictions. Les objectifs ainsi discernés, le numéro pose la question des moyens et s’intéresse à l’articulation entre changement individuel et changement collectif. C’est souvent à partir d’une bascule intérieure que le changement d’ensemble devient possible. Par exemple, la prise de conscience écologique par chacun est indispensable à la réalisation d’une transition réussie. Des contributeurs mettent en avant une idée paradoxale : pour changer, il faudrait d’abord commencer par ne rien faire. Autrement dit, mettre sur pause notre boulimie d’action et éviter l’agitation stérile, pour créer les conditions d’un processus d’innovation efficace. Par ailleurs, la nécessaire implication du corps social dans la dynamique de changement suppose des tâtonnements, des adaptations et une recherche du bon compromis.
 
Dans la partie « Variations » sont abordés le thème du transhumanisme, l’importance de l’Ukraine pour le destin de l’Europe, un parallèle entre la dissolution de 1924 et celle de 2024. On y trouve également un portrait du centriste René Mayer, ainsi qu’un hommage à l’acteur et réalisateur humaniste Robert Redford.